La responsabilité des entreprises face à la crise du coronavirus

La crise du coronavirus est apparue du jour au lendemain et n’est pas encore derrière nous. Les supérieurs hiérarchiques ont un rôle important à jouer dans la stratégie de sortie de cette crise. Une prise de conscience apparaît toutefois nécessaire. Les entreprises doivent prendre leurs responsabilités.

Dans notre rapport sur les risques de fin 2019, nous avions estimé que le risque de pandémie pour notre entreprise était négligeable. A cette époque, des cas de pneumonie mystérieuse circulaient déjà en Chine, sans que l’on sache précisément de quoi il s’agissait. Quelques mois plus tard, le 13 mars, nous avons dû fermer nos casinos. 600 collaborateurs sont restés chez eux pendant trois mois, et un quart du chiffre d’affaires annuel a été perdu. Personne ne s’attendait à une telle situation, et cela concerne de nombreuses entreprises en Suisse et dans le monde entier. Les dommages sont incommensurables, tant sur le plan public que privé. 
La joie était de taille lorsque le Conseil fédéral a annoncé la fin du confinement début juin. Peu à peu, les gens ont pu retourner doucement à leur quotidien habituel et ramener un peu de vie dans les villes. 
Afin de garantir plus de sécurité à nos collaborateurs et à nos clients dans nos casinos, nous avons mis en place des mesures de protection complètes et coûteuses et avons pu ainsi revenir un peu à la normalité. Les clients ont fait leur retour et ont suivi nos instructions. Cela a fonctionné grâce au comportement exemplaire de nos collaborateurs et aux instructions écrites et verbales que nous avons utilisées pour encourager les clients à suivre notre exemple dans l’intérêt de tous. 

La conviction est une question de conscience
La crainte d’une deuxième vague est particulièrement forte chez les responsables de petites et moyennes entreprises, car les réserves sont généralement très limitées et le premier confinement a eu un impact énorme. Nous souhaitons tous empêcher qu’elle ne survienne. 
Certaines entreprises évaluent ces situations selon leur propre perspective immédiate. Elles font seulement ce qu’elles doivent faire. D’autres entreprises, lesquelles représentent la majorité, se considèrent comme des acteurs à part entière au sein d’un système global. Toutes veulent vendre leurs produits avec succès, mais pas à n’importe quel prix. Les mesures de protection sont coûteuses, pénibles pour les clients et réduisent nos possibilités de revenus. Swiss Casinos fait partie de ces entreprises. Malgré les circonstances qu’impliquent les mesures de protection, nous les appliquons avec nos clients parce que nous savons que nous dépendons d’un système dans son ensemble. Nous assumons ainsi la responsabilité des incidences qu’ont nos actions, car les entreprises sont composées de personnes et font donc partie de la société. Ce ne sont pas des tiers impersonnels et inaccessibles.
Mais nos mesures de protection transmettent également un message à nos collaborateurs. Nous leur donnons des instructions, leur expliquons la situation et leur demandons d’appliquer les mesures de protection avec les clients. Nous influençons ainsi indirectement leur comportement. Si nous parvenons à les convaincre du bien-fondé des mesures, ils développeront une certaine attitude à cet égard qu’ils transmettront ensuite. Cela fonctionne si nous restons crédibles et que nous prenons des mesures de protection parce que nous le voulons et non pas parce que nous « devons » le faire. 

En tant que PDG d’une PME d’un peu plus de 600 collaborateurs, j’assume la responsabilité de mes actes. Ce que je fais moi-même sert d’exemple. La crise du coronavirus n’est pas encore terminée. Nous savons tous comment agir et comment nous protéger. Restons unis en tant que société en faisant ce qu’il faut dans nos entreprises par conviction.

Marc Baumann